3 conseils pour communiquer sur un recueil de poésie

Le secteur éditorial de la poésie est déjà lui-même un secteur de niche avec seulement 0,2% du chiffre d’affaires de l’édition en 2012. Alors en auto-édition, c’est pire. Pourtant, c’est bien vers l’auto-édition que se tournent la plupart des poètes et poétesses contemporain.e.s, alors que le marché du livre trouve ce secteur peu porteur. Et pourtant ! Certains recueils ont connu des succès retentissants comme le Milk and Honey de Rupi Kaur ou encore le dernier en date, Je serai le feu par Diglee. Mais il s’agit là de recueils publiés en maison d’édition et dont les auteurs / autrices n’ont que rarement à faire la promotion.  Dès lors, comment envisager une communication efficace dans un monde qui ne veut manifestement pas de vous ?

Dites-vous bien une chose : sur les réseaux sociaux vous trouverez forcément quelqu’un “comme vous”.

1. Revenir à l’essentiel, communiquer sur ce que vous écrivez

Lorsque nous commençons à établir nos stratégies social media, nous mettons un point d’honneur chez Karenine à contacter nos auteurs et autrices afin d’échanger avec elleux. Savoir sur quoi iels aimeraient communiquer, si iels sont coutumier.e.s des réseaux, si des sujets les rebutent, etc. Très peu savent sur quoi iels peuvent communiquer, et iels se mettent automatiquement des barrières. “En quoi suis-je légitime pour parler de l’écriture ?”, “pourquoi les gens s’intéresseraient à ce que je raconte”, “que vais-je bien pouvoir dire ?”. Bonjour petit syndrôme de l’imposteur.

A tous ceux-là, et à toutes celles-ci nous offrons la même réponse : vous êtes auteur, autrice, communiquez sur ce qui fait de vous ce que vous êtes. Pas seulement sur votre livre mais sur tout le reste : vos passions, vos envies, vos inspirations, les musiques que vous écoutez, les livres que vous avez lus, etc. Et quand vous devez parler de vos livres, parlez-en directement ou indirectement à travers des extraits, des avis, des citations, des mises en scène, des aesthetics, des vidéos, des réels. Vous avez aujourd’hui tout un tas d’outils à votre disposition, de lieux où communiquer. Intéressez-vous notamment à celleux que vous suivez vous-même et interrogez-vous : pourquoi les suivez-vous, qu’est ce qui vous plaît dans leur contenu, notez des idées : l’authenticité, l’esthétisme de ses posts, les sujets qu’iel aborde.

En poésie c’est pareil, d’autant plus que la poésie est finalement un secteur peu connu dont il reste tellement de choses à exploiter ! La poésie est une affaire de plume et de sensibilité, et de quasiment rien d’autre. Pas de protagonistes à exploiter, une couverture sensationnelle à faire valoir, un genre littéraire dans lequel s’inscrire, vous ne devez séduire que par vous-même, les sujets sur lesquels vous écrivez et comment vous écrivez.

2. La mode est à la “dark academia” : un esthétisme poétique

La dark academia, traduite littéralement par “sombre académie” est une esthétique qui tourne autour de la littérature, de la connaissance, de l’apprentissage et qui tire ses inspirations visuelles, littéraires et artistiques des cultures européennes du XIXe et milieu XXe siècle. Savez-vous ce qui les caractérise également ? Selon Madmoizelle : “les adeptes de la dark academia réunissent généralement des passions bien précises, qu’ils partagent sur leurs réseaux sociaux : l’art et particulièrement la Renaissance et le romantisme, la littérature classique, les romans tragiques, la poésie, la mythologie, la philosophie, l’architecture gothique, les bibliothèques (surtout vintage et pleine de bois)”.

La poésie. Voilà une tendance que vous pouvez suivre sans trop de problème pour créer autour de vous une petite communauté. Bien sûr il faut déjà aimer cet esthétisme, parce qu’il y a bien une chose que l’on déteste et qui finit par nous bouffer c’est de mentir, tromper, se fourvoyer soi-même mais aussi les autres. D’une part, cela finit toujours par nous retomber dessus et d’autre part, il n’y a rien de pire que de se sentir mal à l’aise.

Il n’empêche que si cette tendance fonctionne à merveille auprès des 15-25 ans, réunissant gothisme, mélancolie et couleurs automnales, pourquoi votre recueil de poésie ne ferait-il pas de même ? Une option à creuser…

3. Instagram : le lieu rêvé pour libérer votre recueil de poésie

Parlons un peu d’Instagram. Cela peut sembler réducteur de ne citer que lui mais Instagram est l’un des réseaux sociaux réunissant le plus de possibilités de contenus : les vidéos, les posts, les réels, les stories, tout cela vous permettra de parler de votre poésie de façon très très différente. Les posts pourraient facilement alterner photographies inspirantes (de vous, ou d’autres, n’oubliez pas de citer vos sources si les photos ne sont pas libres de droit) et des textes issus de votre recueil ou écrits par vos soins. De temps en temps, mettez en scène votre recueil édité, ou faites appel au talent d’autres personnes. Nous proposons ce genre de services chez Karenine mais vous pouvez également passer par des chroniqueurs dont vous appréciez le travail.

Du côté des réels ou des vidéos plus longues, pourquoi ne pas poser votre voix sur des vidéos se succédant les unes après les autres, à l’instar de @lauradesmots, une influenceuse littéraire dans sa vidéo “hypersensible” par exemple. Ou encore, dans un genre plus créatif et cinématographique, les vidéos de Patrick Muller et son programme au long cours, “des jours”, capturant des fragments poétiques ou non d’une journée.

Bien sûr tout cela demande du temps, et nous en sommes parfaitement conscient.e chez Karenine, nous vous donnons simplement des pistes dont nous sommes sûr.e.s qu’elles fonctionneront. Il ne tient qu’à vous de vous les approprier et de faire selon votre temps et votre énergie. Cependant soyez conscient.e que, quoi que vous fassiez, auto-éditer, communiquer, promouvoir, un roman, un recueil, demande du temps, de la rigueur et beaucoup de volonté. Les réseaux sociaux vous en feront voir de toutes les couleurs : un coup vous aurez des vues, un autre absolument pas, un jour vous ne comprendrez pas pourquoi, 0 j’aime sur cette publication, un autre vous en obtiendrez 100. Il en va de même pour nous, sur nos réseaux, mais il en va tout simplement de même pour tous et toutes à différentes échelles. 

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