L’auto-édition par Lisa Giraud Taylor

Pour cette première édition de « L’auto-édition par… » , nous vous proposons l’interview de Lisa Giraud Taylor. Auteure talentueuse qui ne rentre pas dans les cases, elle sait surprendre ses lecteurs à chaque parution. Pour l’anecdote, Lisa est la première cliente de l’Agence Fanny Cairon, et ne nous a jamais quittés depuis ! C’est donc une évidence de commencer avec elle.

Bonne lecture !

Interview de Lisa Giraud Taylor :

Vous êtes auteure auto-éditée, mais avant tout auteure, qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Depuis combien de temps écrivez-vous ?

Bonjour !

Je suis une grande lectrice (j’ai appris à lire à 3 ans) et je voulais finir les romans ou les modifier !

J’écris depuis mes 7/8 ans, en premier des poèmes, puis des nouvelles, puis des romans, pour agrémenter par une monographie et une biographie d’un dramaturge.

Vivez-vous de votre écriture ou avez-vous un autre métier à côté (et quel est-il) ?

Non. Je dirais « malheureusement », mais cela ne me perturbe pas.

En sus, mon travail est très satisfaisant et contrebalance parfaitement mes activités artistiques. Je suis assistante de Direction.

À quels moments de la journée préférez-vous écrire ? Avez-vous une pièce dédiée à votre écriture ?

Quand je peux, veux, ai envie…

Je ne m’impose rien, ni délai, ni nombre de mots, ni créneau de travail, ni habitude, ni logiciel, ni frise, ni carnets de notes bourrés de phrases, mots, etc.

J’écris vite, n’importe où mais principalement assise sur un fauteuil ou un canapé avec une chaise posée devant moi faisant fonction d’écritoire !

Avez-vous un process d’écriture ou y allez-vous au feeling ? Comment faites-vous ?

Toutes mes histoires se fomentent et s’organisent dans ma tête. Quand tout est prêt, je rédige ma version finale ; je ne relis pas, ni ne retouche rien, jamais.

Les seules corrections le sont par des professionnels mais, en général, je ne rajoute ou n’enlève quasiment jamais un paragraphe ou refonde un chapitre.

C’est limpide chez moi, depuis mes premiers poèmes… Je ne sais faire que comme cela… Cela peut sembler « trop facile », mais cela l’est encore plus que ce que je le dis !

Combien de romans avez-vous écrits, de quoi parlent-ils ?

8 publiés et 5 dans les starting-blocks !

Ils ont pour base l’anticipation, l’historique, l’époque actuelle, l’humour, la loyauté, la quête, l’amitié, l’amour, la trahison… la vie, donc !

Êtes-vous passée par une plateforme d’écriture comme Wattpad par exemple ? Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Non, j’ai traîné quelques temps sur la plateforme Scribay, plus pour être la lectrice d’un texte ici ou là ; mais je ne suis pas un auteur qui collabore sur un projet.

Je n’ai pas besoin qu’on me tienne la main et je ne laisse personne me dicter la suite éventuelle de mon histoire.

Ces expériences ne sont pas pour moi.

Je peux partager mes expériences, ma vision, ma « méthode », mais je travaille seule.

Pourquoi avoir choisi l’auto-édition ? Quelles sont ses forces et faiblesses selon vous ?

Pour avoir le contrôle dans l’ordre de parution de mes romans !

En fait, la force de l’autoédition est grandement, justement, le contrôle, la liberté de faire, de publier, et de présenter un ouvrage à son image, son goût… il faut juste savoir tout faire : la mise en page, l’agencement, un bon résumé, travailler étroitement avec un graphiste et un correcteur (« une » marche aussi !), gérer la communication de sortie, la relation avec les lecteurs fidèles, etc.

C’est du temps, en sus de l’argent.

Pour les faiblesses, c’est, outre, l’argent, le temps, et l’investissement, un large souci de diffusion/distribution. Si cela est votre occupation première, vous allez pouvoir faire le tour des librairies, des salons, etc. ; si, comme moi, vous travaillez à temps plein, avez d’autres activités, c’est plus compliqué… En outre, les librairies indépendantes ne sont pas toujours réceptives aux auto-édités, les plateformes de référencement sont payantes (sauf si vous éditez chez eux), et le service après-vente peut être difficile à gérer, les personnes ayant assimilé le « frais de port gratuit/livraison demain matin »… tout le monde ne peut pas se payer un transporteur privé pour faire livrer ses romans.

Avez-vous déjà été éditée ? Si non, est-ce quelque chose dont vous avez envie ? Si oui, qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Oui, j’ai déjà été éditée et, hormis une expérience malheureuse, les deux premières fois furent un pur bonheur.

Je renouvellerais bien cette expérience à condition que la maison d’édition sache que je peux lui fournir un roman par an, jamais deux fois le même, ni dans la même thématique, mais avec mon univers, ma patte.

Le travail collectif, la confiance, l’échange sont importants pour moi, sans avoir l’injonction de faire « le livre à la mode ».

Chez quelle maison d’édition aimeriez-vous être éditée ?

Une maison d’édition qui n’édite pas 2000 bouquins par an, celle qui se projette avec un auteur « maison » à long-terme.

La fidélité et la loyauté sont essentielles pour moi.

Pensez-vous qu’un bon auteur soit nécessairement un bon lecteur ?

Oui !

Ne serait-ce que pour étendre sa culture, sa vision, son vocabulaire, son univers.

La curiosité doit être une priorité.

Quel est votre top 5 en romans ?

Des romans que j’aurais aimé écrire :

Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, Eureka Street de Robert McLiam Wilson, Cent Ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez, Quatre Lettres d’Amour de Niall Williams, La Chorale des Maîtres-Bouchers de Louise Erdrich… et tout livre qui m’arrache le cœur annuellement !

Selon vous, qu’est-ce qui fait un “bon roman” ?

Le regard, l’émotion, peu importe le genre, le style ; si l’histoire nous émeut…alors c’est gagné ! Le lecteur aussi, compte beaucoup, surtout son ressenti…

Quels auteurs auto-édités aimeriez-vous faire découvrir ?

Marie Barrillon et Laure Enza (attention, c’est une star en devenir voire la nouvelle star !) !

Que diriez-vous à une personne qui n’ose pas se lancer dans l’écriture ?

D’écrire si elle le veut, non pas pour être connue, éditée par une maison d’édition, reconnue… non, pour elle, pour plaire à son premier seul lecteur (elle) et une autre personne d’absolue confiance (il en faut pour que l’autre puisse critiquer sans que l’on se sente attaquée artistiquement).

Et, pour, lorsqu’elle a fini d’écrire son roman, se dire à elle-même « merde, là, je me suis bluffée ! »…

Êtes-vous atteinte du syndrome de l’imposteur ? A-t-il un petit nom ?

Non, j’ai des défauts et des inhibitions mais pas ce syndrome-là !

Sans fausse modestie, je sais ce que je vaux et ce que je peux produire (et à quel niveau).

Et si vous nous pitchiez votre dernier roman ou celui que vous êtes en train d’écrire ?

Le dernier ? Le secret de Cassian, c’est un secret, en plein Moyen Âge mystérieux, entre batailles, mots et maux ; une histoire banale de vies, de promesse, d’amour courtois, de désamours.

Le « en train d’écrire » ? Celui de 2027 (les autres sont toujours rédigés et prêts à l’œil de lynx de la correctrice !) : ma version d’un Jane Austen à la mode française, en pleine Belle Époque et avec une grosse touche de Lisa.

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