Que ce soient la dédicace, les remerciements, ou le résumé, ce sont des étapes de rédaction essentielles à tout roman auto-édité. Pour les uns, ils vous permettront de faire de votre roman un véritable objet professionnel, pour les autres, ils vous permettront de le vendre plus facilement en salon, auprès de blogueurs et journalistes, ou encore à un éditeur.
1. Soigner sa dédicace
Peut-être que, lorsque vous avez commencé à l’écrire, vous n’aviez pas spécialement prévu de dédier ce roman à quelqu’un et peut-être n’en avez-vous toujours pas envie. Pourtant, la dédicace a toujours un quelque chose de professionnel et de curieux pour le lecteur. “A mon père. A mes fils. Et à ma mère qui m’a donné les mots” / “A Aurélia, pour son investissement. A Hélène, pour ses précieux conseils. A Stéphane, pour sa conviction” / “A Daphné Couvert, Déesse du Radis noir et envoyeuse de Gifs sexy”.*
Qu’elles soient personnalisées, drôles, tendres ou très simples, les dédicaces disent toujours quelque chose de l’auteur lui-même. Un élément que tout lecteur ne manque d’ailleurs pas de lire avant de plonger dans le récit.
* dédicaces tirées du hasard de la bibliothèque :
> Terre Promise de Philippe Arnaud, ed. Sarbacane
> Oraisons de Samantha Bailly, éd. Bragelonne
> Toffee Darling de Joanne Richoux, éd. Sarbacane
2. Élaborer ses remerciements
On pourrait croire que dédicace et remerciements sont similaires mais ce n’est pas tout à fait le cas. La dédicace parle des personnes à qui l’on dédie, à qui l’on pense, lorsque l’on édite ou écrit un roman. Les remerciements visent à gratifier l’ensemble des personnes qui ont participé à la mise en œuvre du roman depuis sa rédaction à sa publication. Souvent les remerciements américains sont très longs parce qu’ils remercient toute la chaîne du livre. En France, nous avons tendance à les personnaliser en citant des noms en particulier et en versant dans l’affectif. Un petit remerciement au lecteur est une chouette attention puisque celui-ci lit ces remerciements après le texte. Un clin d’œil qui ne manquera pas de faire plaisir !
3. Choisir les bonnes citations
Lorsque vous avez écrit votre roman, il est possible que vous ayez eu des tonnes d’inspirations différentes, parfois des chansons, des romans, des phrases que vous avez lues ou entendues. C’est le moment de choisir celles qui seront les plus percutantes et qui correspondront le mieux à votre récit. Ces petites citations, situées parmi les pages liminaires avant le corps du texte, doivent donner le ton de votre roman et sont particulièrement appréciées des lecteurs.
4. Rédiger un bon résumé pour vendre son livre
On vous l’avait réservé pour la (presque) fin ! Après la couverture, le résumé est la deuxième chose qui fait vendre un roman. C’est une étape importante, sinon primordiale, dans votre commercialisation. La taille d’un résumé n’est pas déterminée, vous êtes libres d’en faire des plus ou moins longs. Mais au-delà de 250-300 mots, ce serait vraiment trop. Les plus longs résumés que nous avons pu trouver ce sont des éditions Lumen et, à leur lecture, vous vous rendrez vite compte que seules les premières lignes vous impactent voire même, que vous vous êtes arrêté.e bien plus tôt dans votre lecture avant de déterminer si oui ou non ce roman était fait pour vous.
Un bon résumé doit répondre à quatre points essentiels : qui (quel est votre personnage principal, que fait-il dans sa vie), quoi (sur quoi va porter votre histoire), le pourquoi, ou plutôt, l’élément déclencheur qui va le sortir de cette vie / son quotidien, et enfin un élément de suspense pour accrocher le lecteur.
Exemple des premières lignes :
Justine a 17 ans. Ou plutôt dix-sept et demi. Ça a une importance. Si elle avait eu dix-huit ans, elle aurait pu participer à la soirée d’anniversaire des dix-huit ans de sa meilleure amie, au chalet de ses parents, en plein milieu de la Savoie. Au lieu de quoi, elle se retrouve coincée avec son petit frère de sept ans devant des dessins animés débiles dans son appartement étriqué.
Jusqu’au moment où le téléphone sonne. 00:10.
Au bout du fil, Charlie, paniquée, et des mots comme des pétards : sang, mort, à l’aide.
Ni une ni deux, la jeune fille enfourche son vélo, le petit frère sur le porte bagage, la carabine de son père dans le dos, et s’envole dans la nuit noire.
Ici on retrouve bien le qui : Justine, 17 ans, obligée de rester chez elle.
Le quoi : une soirée d’anniversaire qui tourne mal
L’élément déclencheur : un appel paniqué de sa meilleure amie qui l’oblige à partir de chez elle.
Le suspense : que va-t-il arriver à Justine et son petit frère alors qu’elle porte une carabine et qu’elle y va en vélo. Rien que d’ici, on imagine tout un tas de scénarios catastrophes et le lecteur s’interroge “dans quel état seront les personnes invitées, qu’est-il arrivé à Charlie, que va-t-il arriver à Justine, on a envie de savoir !”.
Et le résumé fait moins de 250 mots (124 précisément).
Petite astuce : si votre récit est à la première personne du singulier, ou à la seconde, le fameux “tu” qui interpelle, n’hésitez pas à écrire votre résumé avec le même système de narration. De même, veillez à ce que ce résumé résonne comme votre plume même lorsque vous le faites rédiger par quelqu’un d’autre. C’est quelque chose à laquelle nous faisons particulièrement attention chez Karenine.
A ce résumé déjà étoffé, peut s’ajouter un court paragraphe écrit à la manière d’un journaliste ou d’un éditeur. C’est sans doute la partie la plus complexe pour un auteur auto-édité parce que celui-ci doit écrire une légère critique (toujours positive évidemment) de son récit pour mieux le vendre en parlant de lui à la troisième personne. De quoi finir un peu mégalo !
Petit exemple : Dylane Honoré nous entraîne avec brio dans un thriller glacial au cœur des montagnes savoyardes. Un récit de haute volée aux côtés d’un petit garçon naïf et d’une héroïne attendrissante pris au piège de leurs propres démons.
Et voilà, vous avez toutes les clés pour réussir votre résumé. En panne d’inspiration ? N’hésitez pas à lire les résumés de livres parus dans votre genre littéraire pour vous en inspirer, et demandez à vos collègues, amis, ou à des professionnels de vous proposer leurs regards.
5. Une biographie dans un roman auto-édité ?
La biographie est un élément qui se fait rare, et encore plus pour les romans auto-édités qui ne passent pas par les plateformes d’aide à la publication. Pourtant, donner quelques pistes amusantes, curieuses, ou stimulantes, sur l’auteur lui-même peut pousser à l’achat d’un livre. Ça peut être le cas notamment si vous exercez un métier en lien avec votre roman ou dont vous êtes particulièrement fier. Présenté de façon détournée ou amusante, vous pourrez en faire un véritable atout.
> Liliane Galbert est calineuse de chat le jour, et écrivaine le jour. Si son métier la pousse entre les griffes de ses félins sauvages, c’est bien entre celles de la Détective Jada qu’elle compte faire tomber tous les criminels de la Cité Soyeuse. Passionnée de rôle play, de jeux vidéos, et des romans de Patrick Rothfuss, elle se lance dans un premier roman audacieux.
Là il s’agit plutôt d’une petite biographie installée en fin de résumé. Mais on peut en retrouver de plus longues à l’intérieur du livre, après les remerciements. Certaines sont romancées comme celle-ci ou plus précises avec des dates de naissance, ville de naissance, etc. Sachez toutefois qu’une biographie doit toujours venir “préciser” le roman et ne pas sortir de nulle part. Par exemple, si vous mentionnez que vous êtes de la région de Saint-Malo mais qu’à aucun moment on parle de mer, de l’éloignement marin, du sentiment d’étouffer dans les terres, ou des goélands qui piquent les sandwiches, il n’est peut-être pas nécessaire de le préciser. Un roman est toujours issu de quelque chose en vous, soit par opposition soit par ressemblance. Jouez sur ces tableaux pour attirer votre lecteur et faire de votre biographie un outil utile de commercialisation et de communication.