Ça y est, votre roman est prêt : les bêta lecteurs et alphas lectrices sont passés par là et c’est sa version la plus aboutie possible selon vous. Le résumé est rédigé, et même les remerciements, c’est pour dire ! Pourtant il reste une étape à laquelle vous ne couperez pas : la mise en page de votre roman. Celle-ci est primordiale pour le lecteur puisque c’est elle qui lui garantira une lecture fluide et agréable. S’il lui faut écarteler votre livre pour lire vos premiers mots, ou ’une loupe, il aura tôt fait de passer à autre chose. De petites erreurs toutes bêtes peuvent véritablement gâcher sa lecture. Alors, si vous souhaitez faire votre mise en page tout.e seul.e, voici 8 conseils pour vous y aider.
1) La simplicité plutôt que l’originalité pour votre police de caractère
Quand on écrit, on a tendance à se dire que plus on est original, plus on pourra surprendre son lecteur. C’est vrai, mais en faire trop ne vous aidera pas à le convaincre. Il en va de même pour la police de caractère. Au fil des décennies, l’édition a déterminé certaines “conventions” pour donner aux lecteurs un vrai plaisir de lecture. Ainsi, vous trouverez rarement dans un roman des polices sans empattements / sans sérif comme ça peut être le cas sur les sites internet (Raleway, Monserrat, Arial, etc.)
> L’empattement désigne la forme écrasée sur le bas des lettres formant une ligne visuelle plus facile à lire pour le lecteur.
Pour votre roman nous vous conseillons donc des polices à empattements sobres et élégantes comme la Times New Roman, la classique indémodable, la Baskerville, plus ronde, ou encore la Garamond, plus fine.
Vous avez à tout prix envie de laisser s’exprimer votre originalité ? On vous laisse les en-têtes de chapitre. En typewriter pour les enquêtes policières, plus fantaisistes pour les littératures de l’imaginaire, assurez-vous toutefois qu’elles soient lisibles lorsqu’il s’agit de polices manuscrites.
2) Quelle taille de police adopter pour votre roman ?
Là aussi il y a des conventions, plus ou moins brisées par les livres en gros caractères et les romans jeunesse, mais dans un roman traditionnel on optera pour une taille comprise entre 10 points et 12 points. Pour vous assurer de la lisibilité de votre texte, n’hésitez pas à l’imprimer au format de votre roman. Format ? Vous avez dit format ?
3) Quel format pour votre roman ?
Alors là il n’y a pas d’école ! Chaque maison d’édition a ses formats spécifiques, très fins et allongés chez Actes Sud, plus larges et petits pour JC Lattès ou Sonatine, le format sert souvent à se démarquer des autres usagers. Notre conseil ? Choisissez un roman dans votre bibliothèque et observez son format. S’il vous convient vous n’aurez plus qu’à faire de même pour le vôtre. D’autant plus facile que la mise en page sur les traitements de texte est en centimètres, une règle et le tour est joué ! Une fois le format de la page choisi, il vous faudra faire attention à vos marges.
4) Faire attention aux marges de votre livre
Les marges, ce sont les espaces vides laissés au-dessus, en dessous et sur les côtés du texte. Par convention, la marge intérieure, c’est-à-dire celle de droite pour la page de gauche et celle de gauche pour la page de droite, est plus large que la marge extérieure pour laisser de la place pour la reliure (que vous fassiez un broché ou un relié). On comptera quasiment trois centimètres pour un confort de lecture. La marge du bas peut également être plus grande que la marge du haut, pour laisser place aux pouces de votre lectorat et à la pagination mais de manière générale on compte entre 1,5 cm et 2 cm pour les marges extérieures et celles du haut et du bas.
5) Les pages liminaires ou les premières pages de votre roman
Les pages dites liminaires correspondent à toutes les pages qui ne font pas le corps de votre texte. Vous aurez ainsi :
> La page de faux titre : c’est la première page “écrite” de votre roman et c’est toujours une page de droite. Elle ne contient que le titre, vous la faites suivre d’une page où peut être mentionnée la bibliographie de l’auteur ou bien une page blanche (gauche) (page 1 et 2).
> La page de titre : seconde page écrite de votre roman, après la page de faux titre, elle ne contient aucun numéro de page et on y retrouve le nom de l’auteur, le titre du roman ainsi que son sous-titre s’il en possède un, la mention de traduction, ainsi que le nom ou logo de la maison d’édition (page 3).
> Les mentions légales : directement après (derrière) la page de titre (page 4).
> Page de dédicace : à droite de la page des mentions légales (page 5).
Autres pages liminaires :
> Page de la table des matières : lorsque le roman possède des noms de chapitre, ou lorsqu’il s’agit d’une intégrale, une table des matières peut être nécessaire, elle est placée derrière la page de dédicace (page 6).
> Page de citations : dans la plupart des romans, des citations aimées par l’auteur ou correspondant d’une façon ou d’une autre, sont ajoutées, toujours sur une page de droite (page 7).
Le premier chapitre commence ensuite sur la page de droite suivante.
6) Mettre en page le corps de votre texte
Nous avons abordé la taille de votre police de caractère, ainsi que sa nature, mais ce n’est pas le seul élément à prendre en compte lorsque vous écrivez. Pour cette partie, nous vous conseillons d’ailleurs de vous y mettre dès le départ pour ne pas avoir à tout modifier par la suite ! Pour rendre la mise en page de votre roman agréable trois choses sont à prendre en compte :
> la justification de votre texte : de manière générale, tous les romans sont édités avec un texte justifié, c’est-à-dire que toutes les lignes font la même taille sauf lorsqu’il s’agit d’une dernière ligne de paragraphe. Les seuls textes qui dérogent à cette convention implicite sont : les romans en vers libres (bien que par moment ils la rejoignent), les recueils de poésie, les recueils de chants. A l’intérieur d’un roman, on choisira une autre justification pour des éléments précis comme une chanson qui survient en cours de récit, souvent mise en italique et centrée, ou encore une prophétie pour les romans de fantasy.
> les alinéas de début de paragraphe : eh non, pour faire un alinéa il ne suffit pas de cliquer sur la tabulation au-dessus de la touche “capitales verrouillées” de votre clavier. Il vous faudra d’abord définir cette tabulation à environ 3 caractères du bord.
> utiliser les tirets cadratins pour vos dialogues : trop souvent, on rencontre des romans auto-édités dans lesquels les tirets sont ceux de la touche 6 du clavier, en place des tirets cadratins. Alors hop c’est parti pour remplacer tous les tirets du texte, vous remarquez la différence ?
– Bonjour Madame (tiret du 6)
— Bonjour Madame (tiret cadratin)
Pour rappel, les guillemets de dialogue ne sont plus considérés comme nécessaires pour entamer un dialogue.
7) Aérer votre texte pour une mise en page parfaite
N’ayez pas peur d’aérer votre texte. Certes plus vos lignes seront collées et moins il y aura de pages, mais moins votre lecteur s’y retrouvera. Bien sûr ce n’est pas la peine non plus de faire un interlignage à 200% comme on pouvait le faire au moment de rendre nos rapports de stage ! Un interlignage d’1,15 est souvent recommandé. Bien entendu, plus votre police d’écriture sera grande, plus votre interlignage pourra être augmenté !
N’abusez pas non plus des sauts de paragraphe (pas simplement quand vous passez à la ligne mais bien quand vous laissez une ligne vide entre deux paragraphes). S’ils permettent d’aérer un texte, ils sont surtout là lorsque vous changez d’idée ou qu’il y a une courte ellipse temporelle.
8) N’oubliez pas de numéroter les pages de votre livre
Dernier conseil et non des moindres, la numérotation. Là, il y a plusieurs écoles. Il y a ceux qui numérotent en bas, de façon centrée, comme ça ils ne sont pas embêtés. D’autres qui paginent différemment sur les pages droites et gauches, en bas à droite pour la page de droite, ou en bas à gauche pour la page de gauche. D’autres encore placent leur pagination en haut, au niveau de l’en-tête. On en a vu également se servir des marges extérieures (de droite sur la page de droite et gauche sur la page de gauche) pour y placer leur pagination. Le maître-mot c’est l’uniformisation.
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